Comment formater avec Linux

Avant de pouvoir utiliser un support tel que disquette, disque dur, CD-ROM, DVD, clé USB ... il faut préparer ce support, s'il ne l'est pas déjà.

C'est le formatage. Il faut distinguer :

1. formatage de bas niveau : permet d'initialiser la surface de stockage et de contrôler son état.
2. formatage logique : permet de créer le système de fichiers

Avec Linux, les périphériques (disquettes, disques durs, clés USB ...) sont traités somme des fichiers. Ces fichiers sont créés au démarrage.

Le lecteur de disquette est représenté par un fichier /dev/fd0 pour le premier lecteur et /dev/fd1 pour le second lecteur.
Ce fichier est valable pour les disquettes standards et de façon plus générale lorsque le type de disquette est auto-détecté.

Par contre, lorsque le format de la disquette ne peut pas être auto-détecté (par exemple pour formater avec une densité spéciale), il faut utiliser un fichier spécial, genre /dev/fd0u1722. Il n'existe pas, par défaut.

On le crée avec la commande (en administrateur) :
mknod /dev/fichier b 2 mineur où fichier et mineur sont extraits du tableau ci-dessous.

Pour voir ces fichiers, utilisez la commande ls : ls /dev/fd*

Actuellement, tous les disques durs (IDE/PATA, SATA, SCSI, USB, IEEE 1394) sont représentés par des /dev/sd*.

Les disques durs sont généralements partitionnés et vous pourrez trouver des sda1, sda5 ... représentant les partitions du disque sda.

Pour voir ces fichiers, utilisez la commande ls : ls /dev/sd*

Pour avoir la liste des périphériques et leurs caractéristiques :
# fdisk -l

Disque /dev/sda : 465,8 GiB, 500107862016 octets, 976773168 secteurs
Unités : secteur de 1 × 512 = 512 octets
Taille de secteur (logique / physique) : 512 octets / 512 octets
taille d'E/S (minimale / optimale) : 512 octets / 512 octets
Type d'étiquette de disque : dos
Identifiant de disque : 0x00000000

Périphérique Amorçage    Début       Fin     Blocs  Id Système
/dev/sda1    *               63  16370234   8185086  83 Linux
/dev/sda2              16370235 976768064 480198915   5 Extended
/dev/sda5              16370298  24547319   4088511  82 Linux swap / Solaris
/dev/sda6              24547383  85979879  30716248+ 83 Linux
/dev/sda7              85979943 188378189  51199123+ 83 Linux
/dev/sda8             188378253 976768064 394194906  83 Linux


Disque /dev/fd0 : 1,4 MiB, 1474560 octets, 2880 secteurs
Unités : secteur de 1 × 512 = 512 octets
Taille de secteur (logique / physique) : 512 octets / 512 octets
taille d'E/S (minimale / optimale) : 512 octets / 512 octets

Disque /dev/sdb : 979 MiB, 1026555904 octets, 2004992 secteurs
Unités : secteur de 1 × 512 = 512 octets
Taille de secteur (logique / physique) : 512 octets / 512 octets
taille d'E/S (minimale / optimale) : 512 octets / 512 octets
Type d'étiquette de disque : dos
Identifiant de disque : 0xbbc8e59d

Périphérique Amorçage Début       Fin   Blocs  Id Système
/dev/sdb1    *           62   2004991 1002465  83 Linux
			

Lorsque vous cédez un disque, par exemple, vous souhaitez peut-être le vider totalement de ses données.
L'opération est possible tant pour les disquettes que les disques ou clés USB.

Différentes solutions sont possibles :

1. Écrire des zéros ou des valeurs aléatoires sur tout le support
   # dd if=/dev/zero of=/dev/fdx bs=512 conv=notrunc écrire des zéros sur une disquette (x=0 ou 1)
   # dd if=/dev/urandom of=/dev/fdx bs=512 conv=notrunc données aléatoires sur une disquette
   # dd if=/dev/zero of=/dev/sdx bs=512 conv=notrunc écrire des zéros sur tout un disque x
   # dd if=/dev/urandom of=/dev/sdxy bs=512 conv=notrunc données aléatoires sur la partition y de x
   # ...
   Ceci efface également les partitions lorsque vous écrivez sur un disque entier ou sur toute une clé.
2. Utiliser la commande shred qui écrase, de façon répétitive, un fichier, un disque, une disquette, une partition.
   # shred -fzv -n 16 /dev/fdx f=force, z=terminer avec des zéros, v=afficher la progression n=nbre de passages

Après cette opération, tous les secteurs sont remplis de zéros (ou d'une valeur aléatoire), même le premier secteur, celui qui sert à l'amorçage ou qui contient les caractéristiques du disque (de la disquette).

Comme indiqué dans l'introduction, le formatage de bas niveau permet d'initialiser la surface de stockage d'une disquette et de contrôler son état. Les disques durs ne nécessitent pas un formatage de bas niveau, celui-ci étant déjà réalisé en usine.

Normalement, les disquettes neuves sont également formatées, au moins en bas niveau.
Cependant, vous souhaitez peut-être modifier la capacité (à vos risques) ou effacer tout le contenu (c'est encore une autre façon d'effacer le contenu).

Pour une disquette de capacité standard (auto-détectée) :
# fdformat /dev/fd0
ou bien, pour une capacité différente :
# fdformat /dev/fd0uxxx où fd0uxxx correspond à un fichier spécial que vous aurez créé d'après le tableau ci-dessus.

Après avoir formaté en bas niveau, la disquette n'est pas encore exploitable. Le premier secteur ne contient encore aucune donnée utile.

Le cas des disques durs est différent. Généralement, les disques durs (et souvent les clés USB) comportent des partitions.

Comme déjà indiqué, il n'y a pas à faire de formatage de bas niveau. Par contre, vous pouvez évidemment effacer toutes les données et même les partitions, comme indiqué plus haut.

Un disque dur est généralement découpé en partitions. Habituellement cela se passe déjà au moment de l'installation de Mageia. L'intérêt est que chaque partition est pratiquement vue comme un disque dur indépendant.

Un outil très intéressant est gparted. Il existe des DVD Live pour modifier des partitions qui sont utilisées en temps normal.

Comme déjà indiqué, le formatage logique consiste à installer un système de fichiers.

C'est la commande mkfs (make file system) qui crée un système de fichier. Il faut lui indiquer quel système.
Pour une disquette, ce sera habituellement du FAT12, mais rien ne vous empêche de créer du ext2, par exemple.

Disquette de capacité standard, formatée MS-DOS

# mkfs.msdos /dev/fd0

Le premier secteur (0000-01FF) contient les données habituelles d'une disquette DOS, non amorçable :
saut à la routine, géométrie de la disquette (octets par secteur, secteurs par grappe, secteurs par piste ...)

Disquette de capacité standard, formatée ext2

# mkfs.ext2 /dev/fd0

Le système ext2 fonctionne avec des blocs de 1024 octets sur une disquette (au lieu de 512).
Il n'a pas besoins des informations de la géométrie. Le premier bloc (0000-03FF) reste donc vide (rempli de 00). Ce n'est que le deuxième bloc qui démarre réellement le système ext2.

Disquette de capacité 1722 ko (avec fdformat), puis formatée MS-DOS

# mknod /dev/fd0u1722 b 2 60
# fdformat /dev/fd0u1722
# mkfs.msdos /dev/fd0u1722

Comme ci-dessus, le premier secteur (0000-01FF) contient les données habituelles d'une disquette DOS, mais la géométrie correspond à ce formatage spécial.

Disquette de capacité 1722 ko (avec fdformat), puis formatée ext2

# mknod /dev/fd0u1722 b 2 60
# fdformat /dev/fd0u1722
# mkfs.ext2 /dev/fd0u1722

Le système ext2 fonctionne avec des blocs de 1024 octets sur une disquette (au lieu de 512).
Il n'a pas besoins des informations de la géométrie. Le premier bloc (0000-03FF) reste donc vide (rempli de 00). Ce n'est que le deuxième bloc qui démarre réellement le système ext2.

Clé USB

Avant de formater, assurez-vous de l'adresse exacte de votre clé ou de la partition, avec : # fdisk -l

Vous pouvez formater directement toute la clé, éventuellement après l'avoir totalement effacée, avec :
# mkfs.ext2 /dev/sdx
ou formater une partition avec :
# mkfs.ext2 /dev/sdxy